Date de construction : 1779
Architecte : inconnu
Lorsque Jean-Georges Pillichody acquiert le terrain de la rue du Four 7, il y réunit deux bâtiments appartenant à ses oncles (Jean-Louis et François Pillichody) et achète, en 1750, une 3e parcelle attenante aux deux autres. En 1779, il fait construire une façade qui réunit les trois bâtiments. Les structures anciennes des bâtiments précédents subsistent à l’arrière. La façade est certainement une reproduction sur l’ensemble d’un des trois bâtiments, construite par l’un des oncles en 1744 ; c’est pourquoi elle a un aspect archaïsant (bandeau horizontal, style des fenêtres). L’irrégularité de la disposition des fenêtres dénote l’intégration des anciens murs ou le respect des anciennes subdivisions.
Le rez-de-chaussée est composé d’une porte en plein-cintre* qui ne se trouve pas au milieu de la façade, de deux portes de grange à droite et, à gauche, d’une porte de grange et d’une porte en plein-cintre également.
Jean-George Pillichody (1715-1783) est membre d’une ancienne famille de notables d’Yverdon qui possède également le bâtiment de la place Pestalozzi 11. Né à Berne, il est nommé châtelain de Baulmes dès 1738, où il préside notamment le tribunal. Il est élu lieutenant baillival et officiait donc en tant que représentant du bailli bernois dans le bailliage d'Yverdon. Il s'agit de la plus haute charge à laquelle un sujet de Leurs Excellences de Berne pouvait accéder, chargé notamment de l’application des ordonnances et de la justice. Il termine sa carrière en 1782 au poste de châtelain d’Yverdon.
De 1742 à 1782, il tient un journal qui décrit les usages et coutumes de la société yverdonnoise du 18e siècle. Il a aussi été vice-président de la Société économique d’Yverdon (voir bâtiment n°11, maison Versel) et c’est lui qui réceptionne les dix volumes de l'œuvre J.-J. Rousseau que le philosophe lui-même fait parvenir à Yverdon en 1764 (voir bâtiment n°21, maison aux colonnes).
Source: Perret-Gentil, Nathalie, Yverdon 1750-1850. Aménagements urbains et architecture privée, Lausanne, 1991 [mémoire de licence de l’Université de Lausanne, inédit], pp. 63-64.